Les « Bourses au matériel » auto ou moto ont ceci d’étrange : On y va tôt le matin, pour trouver la petite pièce rare qui nous manque, faire la « bonne affaire » et on y passe surtout beaucoup de temps à discuter, de tout et de rien, avec les amis(e)s passionné(e)s qui eux aussi viennent pour la « bonne affaire ».
Une vis au pas à gauche improbable, un ressort en acier fortement allié, dont la tension est indispensable au bon fonctionnement du boisseau d’un carburateur capricieux, un feu arrière en  bakélite, un contacteur, une ampoule jaune, la « vieille » moto de ses rêves... Tout est prétexte pour s’y rendre, plaisir de sortir rouler, plaisir des yeux inclus.
Les événements locaux aux modestes jauges ne sont pas en reste des grands événements nationaux. Ils sont tout un pan de la culture mécanique, une véritable machine à remonter le temps. Un lieu de rencontre, de vie sociale, où tous les plans, même les plus fous, peuvent prendre naissance.
Si le moment du café matinal est le dénominateur commun pour se retrouver, les allées délimitées par les stands des exposants forment autant de cheminements et de stations pour s’arrêter discuter, conseiller, donner son avis sur la pertinence du choix d’une pièce ou d’une autre... Vient alors, le moment du « casse-croute », ou de la « galette saucisse » (en Ille & Vilaine) , qui permet, lui aussi, de prolonger cet état de grâce.
Il s’en suit parfois une envie d’aller rouler pour (re)découvrir le paysage environnant d’une ville fréquentée le temps d’une journée.
A Dol de Bretagne, comme un pèlerinage, une montée au Mont Dol s’impose. Du haut de cette grosse colline entourée de polder, la vue est magnifique sur la baie du Mont St Michel. "Du haut de ce tertre isolé, l’oeil plane sur la mer et sur des marais où voltigent pendant la nuit des feux-follets (Chateaubriand)". On y raconte des démêlés entre un « démon » et un « archange » … très probablement sur fond de légendes celtiques à l’époque de la christianisation, comme autant de chapelle sur des lieux de culte celtique au pied des fontaines miraculeuses…
Ce Mont est un modeste vestige de la chaîne Varisque, caractéristique du trait de côte avant que les Ducs de Bretagne puis la Duchesse Anne de Bretagne décide de l’évolution de ce paysage en construisant une digue qui vint assécher les marais et la zone intertidale de cette vaste baie où la marée monte à la vitesse du cheval au galop.
Rendez-vous à la prochaine pour de nouvelles aventures.